Dans notre série « Portraits d’expert·es », Santé Sud donne la parole à plusieurs professionnel·les de divers domaines du secteur santé, parti·es en mission à l’étranger aux côtés de l’ONG. Avec pour devise « Tout le monde a le droit d’être bien soigné·e », Santé Sud accompagne les acteur·rices locaux·ales à l’international pour permettre le renforcement de structures et systèmes de santé durables.
Après des missions au Cameroun et au Congo en tant que sage-femme, Nolwenn de Rigaud s’est engagée avec Santé Sud en 2021 en réalisant deux missions en Mauritanie dans le cadre du projet : « Renforcement des soins de santé sexuelle, reproductive et infantile ».
Sage-femme diplômée d’Etat en 2003 et détentrice de deux Masters (l’un en bioéthique, l’autre en management des organismes sanitaires et sociaux), Nolwenn suit actuellement une formation à la pratique d’échographies obstétricales et gynécologiques. Elle partage avec nous son expérience du terrain et ses motivations à collaborer avec Santé Sud.
« Avant de m’engager avec Santé Sud, j’ai accompagné au Cameroun l’ouverture et la direction d’une maternité. Puis, au Congo, j’ai contribué à deux projets : l’accompagnement du personnel soignant de sept centres de santé à Pointe-Noire et l’accompagnement de l’école paramédicale de Pointe-Noire durant deux ans également. » A son retour en France il y a un an, Nolwenn fut contactée par Santé Sud qui recherchait des sages-femmes pour son projet de Santé Sexuelle et Reproductive en Mauritanie. Nolwenn s’est maintenant rendue deux fois dans ce pays pour des durées de quatre à six semaines. Ses missions visaient à améliorer la qualité des soins des patient·es dans 17 centres de santé dans les régions de Guidimakha, Hodh El Gharbi et Assaba. En coopération étroite avec Louise Bourgeois, collaboratrice de Santé Sud basée en Mauritanie, Nolwenn a contribué à la mise en place du projet et la réalisation des diagnostics des centres de santé : « En Mauritanie, mon travail n’est pas totalement celui de sage-femme mais beaucoup plus un travail d’encadrement, de gestion de projets et de supervision. Ce n’est pas de la pratique médicale pure mais de l’accompagnement humain. ».
Ses précédentes expériences sur le terrain ont constitué un cadre pour sa mission : « Je n’étais pas particulièrement inquiète. Même si les missions étaient différentes, mon expérience au Congo m’a servie pour la Mauritanie. » Pour toutes ses expériences à l’étranger, Nolwenn évoque un défi commun : engager un processus de réflexions pour permettre l’adhésion au projet des professionnel·les de santé et des autorités et ainsi pouvoir mener à bien la collaboration : « Il faut savoir être humble et respecter leur culture. Il faut aussi savoir accepter que certains problèmes de fond ne vont pas être résolus. Mais surtout, il faut voir petit pour voir grand ! ».
Nolwenn décrit plusieurs rencontres et échanges avec les professionnel·les de santé mauritanien·nes (sages-femmes, accoucheuses, infirmier·es) et les autorités (Direction Administrative Sanitaire de la région, Ministères) pour mener à bien ce projet. Elle garde un bon souvenir de cette collaboration et se remémore ses visites dans les centres de santé aux côtés de soignant·es réceptif·ves à sa venue, content·es du projet et désireux·ses d’améliorer leurs connaissances pour mieux réaliser leur travail. Elle souligne l’importance de l’observation pour le bon déroulement du programme : « La mission a débuté par une phase de compréhension du mode de fonctionnement de nos bénéficiaires. Nous ne savons pas « tout ». Nous ne leur apportons pas la bonne parole. Il faut garder en mémoire que nous répondons à un besoin de ces personnes. Il ne faut surtout pas transposer ce qu’on imagine de bien pour eux·elles. Cela ne fonctionnerait qu’un temps et ce n’est pas notre objectif. »
Depuis son retour de Mauritanie, Nolwenn reste impliquée dans le projet de Santé Sud et n’exclut pas la possibilité de se rendre de nouveau sur le terrain. Elle conseille aux futur·es expert·es de « partir sans à priori et sans idées préconçues. Il faut observer et répondre aux besoins exprimés par ces personnes sans vouloir imposer un changement parce qu’on le jugerait nécessaire. Nous devons surtout être réellement à l’écoute des personnes sur place. »
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D’autres témoignages d’expert·es Santé Sud sont en ligne. Découvrez celui de Marie-José Moinier, technicienne de laboratoire et Présidente de Santé Sud et celui de Francine Gaucher, infirmière hygiéniste !