Peux-tu nous décrire brièvement ton parcours professionnel et comment es-tu arrivée au poste de Coordinatrice de programmes chez Santé Sud ?
Après des études en relations internationales et une spécialisation en management de projets humanitaires et développement, j’ai rejoint Santé Sud comme Assistante de programmes. Pendant huit mois, j’ai travaillé en étroite collaboration avec une responsable de programmes et les équipes sur le terrain, principalement sur des projets centrés sur l’enfance et le handicap au Mali, en Tunisie, au Maroc et à Madagascar. Ensuite, je suis passée Coordinatrice du programme PasserElles.
En quoi consiste le projet PasserElles ?
Le projet PasserElles, lancé en Mauritanie en 2022, vise à renforcer le parcours de la femme enceinte en mettant l’accent sur la lutte contre le VIH, les infections sexuellement transmissibles (IST), la tuberculose, l’hépatite B et le paludisme, ainsi que leurs coinfections. Concrètement, Santé Sud et ses partenaires techniques, SOS Pairs-Educateurs et le Ministère de la Santé, travaillent ensemble pour développer une offre de soins de qualité et améliorer la prise en charge des femmes enceintes.
Sur le terrain, nous disposons d’une équipe de professionnels médicaux qui interviennent dans les structures de santé pour les accompagner dans leur renforcement organisationnel, le maintien de l’hygiène selon les normes internationales et la qualité des soins dispensés, principalement dans les maternités. Un volet important du projet consiste également à renforcer la démarche qualité dans les laboratoires qui assurent la disponibilité et la fiabilité des tests réalisés. Cette équipe technique est accompagnée de spécialistes en gestion de projet (cheffe de projet, logisticien, etc.). Leur rôle est d’assurer la planification, la mise en œuvre et l’évaluation des activités, mais également de travailler avec les autorités sanitaires locales pour assurer la pérennité des actions entreprises, notamment en appuyant l’élaboration des politiques nationales de la qualité des soins et de la santé de la reproduction.
Notre partenaire SOS Pairs Educateurs œuvre à nos côtés pour renforcer les prestations de santé communautaire et les capacités des soins de santé primaires afin d’améliorer l’accès des femmes et des populations clés aux soins de santé sexuelle et reproductive et à la prise en charge des maladies prioritaires (VIH, TB, paludisme). Ils forment des pairs-éducateur⸱ices qui effectuent ensuite des sensibilisations au sein de leur communauté sur la planification familiale, les soins maternels et infantiles, et les maladies transmissibles. Ils sont également en capacité de réaliser des dépistages, des prises en charge et des suivis thérapeutiques des maladies prioritaires et déploient également une clinique mobile pour couvrir les zones les plus reculées.
Quel est ton rôle au sein du projet ?
Basée au siège de Santé Sud à Marseille, mon rôle en tant que Coordinatrice de programme est de coordonner les activités impliquant les équipes techniques sur le terrain, les services administratifs et financiers du siège et de Nouakchott, le service communication et partenariats du siège et la direction. Mes responsabilités sont variées et incluent notamment le suivi administratif et financier du projet, la coordination des différentes expertises techniques, ainsi que le développement et la mise en œuvre d’une stratégie de communication. Je suis soutenue dans mes fonctions par la Directrice des opérations et une Assistante de programmes, toutes deux basées au siège, ainsi que par la Cheffe de projet et l’Assistante projet, basées à Nouakchott. Je suis également amenée à effectuer des missions sur le terrain.
Quels résultats as-tu pu observer depuis le démarrage du projet ?
À ce jour, le projet PasserElles a permis de sensibiliser plus de 28 000 personnes aux enjeux de Santé Sexuelle et de la Reproduction (SDSR), ainsi qu’aux trois pandémies et à leur co-infections. Plus de 320 personnels de santé ont été formés, et 8 300 personnes ont bénéficié des services créés ou soutenus dans le cadre du projet. De plus, plus de 3 600 dépistages du VIH, de l’hépatite B et du diabète ont été effectués.