Depuis octobre 2023, Kadiata DEH exerce en tant que référente régionale sur l’organisation et la qualité des soins sur la wilaya (région) du Trarza en Mauritanie dans le cadre du projet PasserElles. Elle nous livre les détails de son travail quotidien consistant à accompagner les structures de santé.
En quoi consiste ton poste de Référente Régionale sur l’Organisation et la Qualité des Soins au sein du projet PasserElles ?
Kadiata DEH : Je travaille dans la wilaya du Trarza depuis le mois d’octobre et je m’occupe de trois formations sanitaires (FOSA) : le centre hospitalier de Rosso, le centre de santé de Rosso et le centre de santé de Keurmacen. Mon rôle principal est de renforcer la qualité des soins de santé sexuelle et reproductive dans ces établissements, en portant une attention particulière sur la lutte contre les maladies transmissibles. Plus concrètement, j’accompagne les sages-femmes dans leur travail à la maternité, depuis les consultations prénatales jusqu’aux accouchements. Je les soutiens dans la mise en place de réunions de service, dans l’organisation du milieu de travail, ainsi que dans l’instauration de procédures visant à améliorer le climat et la qualité du travail. Par ailleurs, je suis amenée à travailler sur le renforcement des pratiques d’hygiène en accompagnant le personnel dans le maintien de la propreté des locaux et dans l’adoption de bonnes pratiques d’hygiène des mains.
A quelles problématiques es-tu confrontée dans les maternités ?
K. D. : L’hygiène constitue le principal défi, en raison du manque de moyens et de formations. Le personnel n’est pas suffisamment formé sur les pratiques d’hygiène, ce qui engendre des problèmes organisationnels. L’accueil et l’orientation des patientes posent de réels problèmes. Il est nécessaire de former le personnel de santé à créer un climat de confiance pour les femmes, à les mettre à l’aise et à garantir leur satisfaction envers les soins reçus. De plus, il est crucial de veiller au respect de l’intimité des femmes lors des consultations prénatales, qui doivent être menées de manière individuelle pour favoriser un dialogue ouvert et franc. Il est également important de fournir aux femmes des informations complètes sur la grossesse, l’état de l’enfant, ainsi que des conseils sur l’alimentation et les rendez-vous à respecter.
Quels résultats observes-tu grâce à ton travail dans les structures de santé ?
K. D. : L’impact principal de mon travail réside dans l’accompagnement des sages-femmes, qui sont désormais mieux formées et améliorent leurs pratiques. Par exemple, dans le centre de santé de Rosso, nous avons mis en place une stratégie sur l’organisation et la qualité des soins, ce qui a eu un impact significatif. Le directeur régional de la santé est venu en personne nous féliciter, ayant remarqué un réel changement dans la maternité de Rosso, notamment en termes d’hygiène et d’organisation du travail. Nous avons également constaté une amélioration significative dans les consultations prénatales, désormais organisées dans des salles distinctes des salles d’accouchement, ce qui contribue à créer un meilleur environnement pour les patientes. Globalement, nous observons un changement positif à tous les niveaux de prise en charge, grâce au projet PasserElles et à notre travail.