Dans notre série « Portraits d’expert·es », Santé Sud donne la parole à plusieurs professionnel·les de divers domaines du secteur santé, parti·es en mission à l’étranger aux côtés de l’ONG. Avec pour devise « Tout le monde a le droit d’être bien soigné·e », Santé Sud accompagne les acteur·rices locaux·ales à l’international pour permettre le renforcement de structures et systèmes de santé durables.
D’un naturel curieux et en quête permanente d’apprentissage, Francine Gaucher a opté pour un cursus paramédical riche et varié. Aide-soignante puis infirmière, c’est à l’heure de la retraite en 2018 que Francine Gaucher a rejoint les expert·es Santé Sud comme infirmière hygiéniste. « Je suis un dinosaure dans la profession ! » ironise-t-elle en retraçant son parcours professionnel avant d’aborder sa première mission en Mauritanie dans le cadre du programme Améliorer la santé maternelle et néonatale 2.
Durant cette première mission d’un mois, Francine Gaucher s’est engagée aux côtés de professionnel·les de santé mauritanien·nes sur la mise en place d’une stratégie de lutte contre le risque infectieux dans quatre établissements de soins. Francine se remémore les débuts de cette mission et surtout le soutien de taille de Monique Deltenre Michaud, la Coordinatrice Nationale Santé Sud en Mauritanie : « Je n’ai pas été abandonnée à mon triste sort. (…) Elle m’a été d’une aide précieuse et m’a encouragée ! J’ai appris de son expérience et de son relationnel avec les partenaires du projet : comprendre sans se méprendre, trouver la bonne mesure entre s’adapter à certaines contraintes culturelles et susciter des changements d’attitude. »
Les 15 premiers jours de cette mission consistèrent pour Francine en une phase d’observation afin de réaliser un état des lieux des pratiques d’hygiène dans les services de Maternité, Pédiatrie et Néonatologie des quatre structures. Cette première phase lui permit, en collaboration avec les équipes programme du siège, de définir plus précisément les objectifs du projet en les rapprochant de la politique nationale de Prévention et Contrôle de l’Infection : l’instauration d’un comité de lutte contre les infections et une équipe opérationnelle d’hygiène. Francine décrit une bonne réception et un fort investissement de la part de ses collègues mauritanien·nes. Elle se souvient de rencontres sur le thème des précautions d’hygiène qu’elle a organisées en partenariat avec les personnels des quatre établissements, portant sur l’hygiène des mains, la tenue professionnelle, le port des gants et la prévention des accidents liés à l’exposition au sang. Francine qualifie ces évènements de « belles réussites » puisqu’ils ont permis de nombreux échanges entre expert·es et professionnel·les de santé des diverses structures ainsi que la rédaction de protocoles de soins relatifs à l’hygiène par ces mêmes professionnel·les de santé mauritanien·nes.
Après ce premier mois de mission à l’étranger, Francine évoque un état d’esprit nouveau et un « besoin d’aboutir à quelque chose et d’apporter un appui, une aide » à ses collaborateur·rices locaux·ales. L’infirmière hygiéniste est repartie six fois en Mauritanie dans le cadre du programme Améliorer la santé maternelle et néonatale 2. Si elle regrette que la pandémie de Covid-19 ne lui ait pas permis de mener à bien la phase d’évaluation du projet, elle reste optimiste et note plusieurs évolutions : « En premier lieu une prise de conscience de ce qu’est « l’hygiène » dans les soins en matière de prévention de l’infection avec la nomination de professionnel·les référent·es en hygiène qui ont conduit des actions d’amélioration dans leur structure. Par exemple : tenue de travail beaucoup plus appropriée, renouvellement des installations de gestion des déchets, formation de leurs pair·es à l’hygiène des mains, etc. ».
Francine espère se rendre de nouveau en Mauritanie très prochainement : « On est plus efficace avec le poids de l’expérience et il reste beaucoup à faire ! ». Cette même expérience, Francine souhaite la mettre à disposition de futur·es expert·es souhaitant s’engager avec Santé Sud : « Mon conseil serait de faire beaucoup de recherches en amont : sur le pays, l’anthropologie, la culture, la politique de santé. Et en termes de sûreté, avec Santé Sud, tout est fait pour qu’on se sente en sécurité ! »
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D’autres témoignages d’expert·es Santé Sud sont en ligne. Découvrez celui de Marie-José Moinier, technicienne de laboratoire et Présidente de Santé Sud ainsi que celui de Nolwenn de Rigaud, sage-femme !