SentinELLES
Programme concerté pour la promotion de la santé, des droits sexuels et reproductifs et de l’égalité de genre au Sahel et au Maghreb
Diagnostic
Le Burkina Faso est marqué par des inégalités socio-culturelles et économiques qui freinent l’accès à la santé des femmes et les exposent à des risques accrus de violences basées sur le genre. 56% des femmes au Burkina ont subi au moins un acte de violence, surtout en milieu conjugal (52% des violences). Le manque d’autonomie financière des femmes a un impact direct sur leur santé : elle les rend dépendantes du bon vouloir de leur mari, frère ou cousin pour accéder à des informations et des soins concernant leur santé, notamment leur santé sexuelle et reproductive.
De plus, le Burkina Faso a des taux de pauvreté particulièrement élevés avec 40.1% de sa population en dessous du seuil de pauvreté. Le taux d’activité des femmes est de 58.3 %, contre 74.8% pour les hommes. La dégradation du contexte sécuritaire et les difficultés économiques qu’elle entraîne continuent de creuser ces inégalités. Enfin il existe d’importantes disparités spatiales au détriment des populations vivant en zones rurales et en zones périphériques des grandes villes (zones cibles du projet), où l’accès aux services publics est restreint. Cette situation a un impact direct sur la santé des femmes et accroit leur niveau d’isolement en matière de santé et de dépendance vis-à-vis des hommes.
Action
Face au caractère systémique des inégalités de genre, présentes tant dans l’environnement privé que public des femmes, les leviers identifiés consistent à contribuer à la déconstruction des normes et stéréotypes de genre en travaillant à plusieurs échelles, selon une stratégie d’empowerment des adolescentes et des femmes. Cela afin de renforcer le droit des adolescent.es, des femmes et des survivant·es de violences basées sur le genre (VBG) à des soins de qualité, bienveillants et respectueux en santé sexuelle et reproductive, d’une part, et de renforcer les capacités des Organisation de la Société Civile (OSC), des acteur.rices clefs de l’écosystème des adolescent.es, des femmes et des survivant.es de VBG, d’autre part.
Les activités mises en place seront complémentaires, de sorte à avoir une vision globale du continuum de sensibilisation, prévention et/ou prise en charge des adolescentes et des femmes, en travaillant de pairs avec les différents acteurs impliquées :
- Les OSC, en participant au développement de leurs activités (soutien juridique, psychosocial, économique) et à la structuration de l’organisation
- Les professionnel.le.s de santé, avec des activités de formations visant le renforcement de la qualité et de l’offre de soins gynécologiques et obstétricaux et de la prise en charge des VBG
- Le corps enseignants, avec des formation aux enseignant.es de collèges et lycées au repérage des VBG et des grossesses non désirées et à l’orientation des cas vers les services de prise en charge publics et associatif
- Les institutions publiques de référence, à travers des comités de pilotages réguliers et le développement d’outils de capitalisation et de partage pour renforcer leurs pratiques
- Fondation Rama
- Association voix de femmes
- Agence Française de Développement à hauteur de 61% sur l’ensemble du programme (377 338 euros au Burkina Faso)
- Fondation Denibam à hauteur de 35 000 euros sur les activités au Burkina Faso